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Ponts thermiques : comment les traiter pour améliorer l’isolation de votre maison?

Ponts thermiques : les traiter pour mieux isoler votre maison

La notion de pont thermique est essentielle pour maîtriser la performance énergétique d’une maison et éviter les déperditions thermiques. Voici en quelques lignes les clés pour mieux comprendre ce qu’elle recouvre, ses conséquences pour l’isolation et le confort  mais aussi les différentes techniques qui permettent de les traiter et les éviter

Qu’est-ce qu’un pont thermique ?

Un pont thermique est une zone de l’enveloppe du bâtiment qui présente une variation de résistance thermique, c’est-à-dire ou l’isolation est affaiblie, inexistante ou encore discontinue, abaissant ainsi localement la température intérieure. Cette zone peut être linéaire ou ponctuelle et se situe fréquemment dans les endroits de changement de structure ou de changement de matériau.

Dans le cadre d’un diagnostic de l’isolation, l’identification des ponts thermiques peut être réalisée avec précision par thermographie avec une caméra infrarouge.

Il existe 2 principaux types de ponts thermiques :

  • Les plus courants, appelés ponts thermiques de liaison ou linéiques, sont constatés aux angles du bâti. Ils sont dus au fait que la dalle interrompt l’isolation et sont situés à la jonction d’un plancher ou d’un mur de refend avec le mur extérieur, la toiture ou le balcon. On peut aussi les trouver au pourtour des menuiseries, aux seuils des portes et fenêtres les rails et montants d’une ossature de plaques de plâtre
  • Les ponts thermiques intégrés ou ponctuels sont quant à eux provoqués par la présence d’ossatures ou d’éléments de fixation métalliques traversant les systèmes d’isolation . Cela concerne, par exemple les fixations métalliques d’un doublage isolant intérieur d’une isolation de type SARKING, les chevilles de fixation de l’isolation extérieure en murs, une sortie traversée en toiture ou en mur comme un conduit ou un passage de gaine, les rails et montants d’une ossature de plaques de plâtre ou encore les entrevous isolants sur les poutrelles d’un plancher.

Les ponts thermiques les plus connus – Source Wikipedia
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Bon à savoir :

Pour la maison à ossature bois, les ponts sont liés aux croisements d’ossatures et à la présence des ossatures dans les parois.

Conséquences des ponts thermiques

Pour une maison construite depuis plus de 20 ans, les ponts thermiques peuvent représenter selon son niveau d’isolation de 5 à 20 % des déperditions énergétiques totales. Paradoxalement, plus votre logement sera (en apparence) bien isolé, plus l’impact des ponts thermiques sur les déperditions de chaleur risque d’être fort. D’où l’importance de bien les traiter, pour une isolation thermique optimale.

De manière générale, omettre de prendre en compte les ponts thermiques lors d’une construction ou d’une rénovation pénalisera fortement le confort thermique et les économies d’énergie attendus, avec pour conséquences :

  • Pertes de chaleur Les ponts thermiques créent un flux de chaleur de la zone la plus chaude du logement vers la zone la plus froide, d’où un abaissement de la température intérieure et de fortes déperditions thermiques.
  • Problèmes d’humidité
    La modification de la température va favoriser la condensation de la vapeur d’eau: l’humidité sous forme de gaz dans l’air se retrouve en gouttelettes sur les surfaces froides des murs et plafonds. Elle peut entrainer la formation de moisissures, nocives pour la qualité de l’air et la santé. Il faudra donc veiller à maintenir un bon niveau de ventilation dans ce cas. Car ces problèmes peuvent entrainer, avec le temps, une dégradation des matériaux de doublage ou de la structure.

  • Effet paroi froide Les ponts thermiques peuvent également provoquer des sensations de froid, appelées « paroi froide ». Cet inconfort est ressenti par les personnes sensibles ou insuffisamment vêtues malgré une température ambiante apparemment correcte, comme celui ressenti devant une fenêtre mal isolée.

Les solutions pour le traitement des ponts thermiques

Les ponts thermiques peuvent être plus ou moins nombreux et importants selon la structure du bâtiment, son architecture et sa qualité de construction. Il s’agira d’être vigilant aux éventuels défauts de pose (discontinuité de l’isolant au niveau des jonctions de parois) ou de conception des produits (seuil de portes ou appuis de fenêtres non isolés). On s’inquiétera par exemple de la liaison entre les murs extérieurs et le plancher bas, qu’il soit sur terre-plein ou sur sous-sol non chauffé.

  • En neuf comme en rénovation, l’isolation thermique par l’extérieur est la meilleure solution pour supprimer la plupart des ponts thermiques et assurer la continuité del’isolation. Certains ponts thermiques comme la jonction planchers / murs ou balcon nécessiteront l’ajout d’un isolant complémentaire. Des prises en charge spécifiques sont à envisager aussi pour isoler le pourtour des menuiseries. 
  • Dans le cas d’une isolation thermique par l’intérieur, le risque de ponts thermiques est important, notamment sur certaines zones sensibles appelées « points singuliers ». On portera ainsi une attention particulière : – aux angles des bâtiments – aux jonctions avec les balcons, les fenêtres de toit ou les coffres de volets roulants. – aux jonctions entre planchers (bas ou intermédiaires) et murs extérieurs – aux jonctions entre murs de refends et murs extérieurs
Source Ajena

La solution des rupteurs de ponts thermique

La solution d’isolation thermique la plus efficace pour éviter le risque de ponts sur ces zones parois est l’utilisation de rupteurs de ponts thermiques. Concrètement, cela consiste à positionner un élément isolant au niveau du « point singulier » afin d’assurer la parfaite continuité de l’isolation. On placera par exemple un rupteur de pont thermique au bout de la dalle béton reliant le mur extérieur au plancher.  

L’isolant qui compose le rupteur peut être en laine minérale, polystyrène (PSE), verre cellulaire, mousse polyuréthane…, et sa forme varie selon la liaison à traiter (dalle/façade, dalle/balcon, dalle/refend…) et le type de structure. 

Le rupteur aura pour effet de freiner le flux thermique entre l’intérieur et l’extérieur et de maintenir la surface intérieure de la paroi à une température correcte (de l’ordre de 15°C par -4°C dehors par exemple), diminuant ainsi la différence de température avec l’air ambiant. Il garantit ainsi un meilleur confort et évite les problèmes de  condensation.

La solution des planelles isolantes

Alternative possible aux rupteurs, on les positionne généralement au niveau des jonctions entre murs extérieurs et planchers (bas ou intermédiaires).

Les planelles isolantes sont réalisées le plus souvent à partir du même matériau que les murs de structure du  bâtiment: brique terre cuite, bloc de béton/parpaing ou béton cellulaire.

Pour les isoler, on a recours à 2 techniques :

  • Soit les alvéoles de la brique ou du bloc sont remplies d’un isolant
  • Soit la face intérieure de la planelle est recouverte d’un panneau de 2 à 4 cm d’isolant en polyuréthane ou en polystyrène.

Si la planelle isolante constitue une solution économique et simple d’exécution, son efficacité pour lutter contre les ponts thermiques se révèle moins performante que celle des rupteurs.